DIVERS 42 : Dague "fantasy" |
![]() |
Depuis plusieurs mois, j'avais le projet de me faire une dague médiévale fantastique, pour aller avec mon costume et l'arc elfique, mais le gros problème venait du fait que je ne connais strictement rien au travail de la forge. Par chance, j'ai rencontré David, d'abord sur webarcherie, puis en personne au rassemblement annuel de Blain. J'ai eu l'occasion d'admirer ses couteaux et dagues magnifiques, et du coup, moyennant un échange de services, j'avais la solution pour la lame. Le projet prenait forme, d'abord avec mes dessins, sur le papier... |
Et voila, le marteau va bientôt retentir sur l'enclume, manié par la main experte de David... Au passage, allez donc jeter un oeil sur son site, et admirez ses magnifiques réalisations :
|
La pointe prend forme petit à petit... |
Le travail de la forge... |
![]() |
La lame et la soie ont pris forme... |
![]() |
Préparation de la trempe sélective... |
Le métal est chauffé avant la trempe à l'huile... |
Maintenant le polissage et la révélation de la ligne de trempe... |
![]() |
La lame avec une superbe finition mate. |
![]() |
Le guillochage du dos. Comme d'habitude, David a réalisé un travail remarquable... |
![]() |
Pour la garde, c'est finalement un morceau de damas chaîne fourni par Gil, autre forgeron de grand talent qui fréquente webarcherie... |
![]() |
Le travail du métal est loin d'être évident quand on n'est pas de la partie... |
![]() |
Mais ça finit par venir... |
![]() |
Par contre, la trempe et la révélation du damas sont eeffectuées par Gil... |
![]() |
Pas évident du tout de réaliser la jointure entre la lame et la garde... |
![]() |
Pour la poignée, c'est un morceau d'ébène de Macassar acheté sur eBay qui servira de base. |
![]() |
Réalisation d'un insert en os... |
![]() |
Dégrossissage de la tête du dragon... |
![]() |
La poignée prend son volume final... |
![]() |
Début de la gravure : l'ébène est un bois extraordinaire... |
![]() |
Fin de la gravure... |
![]() |
Montage de la poignée sur la lame : en fait seule la goupille centrale traverse la soie, les autres ne sont là que pour le décor... |
![]() |
Le montage terminé. Suite à une erreur de manipulation la lame a maintenant une finition brillante... |
![]() |
Recherche pour fourreau en cuir repoussé... |
![]() |
Le repoussage du cuir... |
![]() |
Le fourreau terminé... |
![]() |
L'ensemble enfin terminé ! Il ne restait plus qu'à lui inventer une histoire, la voici ci-dessous, en hommage à J. R. R. Tolkien et à sa fabuleuse imagination... |
|
Cette dague fut forgée il y a bien longtemps, dans les profondeurs de la forêt de Nan Elmoth. Là, sous la direction d'Eöl, l'elfe noir, de nombreux artisans œuvrèrent à sa réalisation, mais lui seul en sculpta le manche. Bien sûr, la rumeur de l'existence de Glaurung, le père des dragons, était venue jusqu'à lui, mais qui pourra dire quel sombre rêve prémonitoire lui fit sculpter cette tête hideuse dans un bois aussi sombre, bien qu'il fût incapable de donner un nom à ses visions effrayantes... Dès qu'elle fut finie, l'arme ne le quitta plus, et fit avec lui le long voyage jusqu'à Gondolin. C'est elle qu'il brandit dans la salle du trône, tuant sa femme, la belle Aredhel, en tentant de tuer Maeglin, son propre fils ! Mais Eöl manqua sa cible, et il fut jeté du haut des remparts de la citée cachée, sous les yeux de son fils impassible, qui récupéra la dague. Exerçant sur son nouveau possesseur une étrange fascination, elle ne le quitta plus dans ses explorations des confins de la belle vallée de Tumladen. Comme il est raconté ailleurs, Maeglin fut capturé et traîné devant Morgoth. Là, son fier esprit fut brisé et soumis au Valar renégat. Ce dernier s'empara de la dague, et rit longtemps en voyant la figure sculptée. Il la rendit à son prisonnier, la nommant pour la première fois : NAMMA ANCALAGONO, la chargeant ainsi d'une sombre malédiction. Le fils d'Eöl revint à la ville aux sept noms et, dès lors, œuvra à la chute de ceux qui l'avaient si bien accueilli. Lors de la prise de la cité par les forces de Morgoth, le duel célèbre de Tuor et du traître se termina par la chute de ce dernier, et le vainqueur ramassa la dague, ne pouvant se résoudre à laisser une si belle arme à l'ennemi. Elle suivit les survivants jusqu'à l'embouchure du Sirion, mais Tuor ne l'emmena pas sur Eärrämë, l'Aile Marine, il en fit don à son fils, Eärendil, qui la porta jusqu'au jour où il affronta et jeta bas celui qui avait servi de modèle à la gravure de la poignée, le plus grand de tous les dragons ailés, le noir Ancalagon ! Lors des réjouissances qui suivirent la chute de Morgoth, Eärendil fit remettre, en cadeau, la dague à son fils Elros, persuadé que la mort du Dragon et la destruction de Morgoth avaient mis fin à la malédiction qui planait sur la dague. Elros l'emporta lors de son voyage pour Numénor, et cette arme fit longtemps parti du trésor des Rois des Mers. Elle passa de main en main, pour finalement échoir à Elendil, qui la ramena sur la terre du Milieu en même temps que bien d'autres trésors, échappant de peu à la destruction lors de la submersion de Numénor. L'arme était toujours aussi belle, mais il était évident que le sinistre destin qui y était attaché n'avait pas disparu avec la fin d'Ancalagon, et le sombre rictus du monstre s'accentuait sur le manche d'ébène au fur et à mesure que les malheurs s'accumulaient sur sa route. Elle était au côté d'Eärendur lors de la division du royaume du Nord, et parvint jusqu'à Averdui, le dernier roi d'Arthedain. Elle fut ensuite rachetée aux Lossoth en même temps que l'anneau de Barahir, mais Elrond refusa de la laisser entrer à Imladris. Elle fut donc emmenée au Gondor. Là, personne ne voulut plus la porter de crainte d'un sort funeste. Elle dormit des siècles dans les salles du trésor de Minath Tirith, et c'est là qu'elle fut retrouvée par Sarouman lors d'une de ses nombreuses recherches sur le passé de la cité. Dans son orgueil naissant, il se crut à l'abri de toute malédiction, et sollicita la dague que l'intendant fut trop heureux de lui céder ! Elle l'accompagna à Isengard, et là, fut le témoin de son ascension et de sa chute. Oubliée dans une des nombreuses salles de la tour d'Orthanc, elle fut récupérée par Grima juste avant son départ en exil, rampant dans les pas de son maître, dissimulant l'arme dans les replis de ses haillons. Sur les routes, et ensuite dans la Comté, elle fut souvent utilisée pour commettre des meurtres, et c'est sans doute avec elle que fut tué Lotho Sackville-Baggins. Le dernier sang qu'elle versa fut celui de Curunir, car seule une lame qui était passée par la main de Morgoth pouvait tuer aussi facilement un Maia, fut-il déchu de sa grandeur. Ce dernier forfait sembla épuiser toute la malice contenue dans cette arme, mais conscient du danger de cette relique d'un si lointain passé, Frodo tenta de la détruire. Nulle forge de la Comté n'y étant parvenu, elle fut confiée à Sam, qui la légua à son tour à ses enfants, en même temps que le Livre Rouge de la Marche, avec pour consigne de la tenir à jamais cachée. Il semblerait que la diffusion des informations contenue dans les mémoires de Frodo et de Bilbo ait aussi ramené au jour cette arme : puisse la malédiction qui l'accompagne s'être à jamais dissipée dans la nuit des temps. |